Combattante d’envergure et philanthrope, Danise Davide Lejustale déconstruit les discours faisant croire qu’il est impossible pour un enfant du Sud-est de s’imposer dans la vie active du pays sans passer par les moules port-au-princiennes. Communicatrice, comptable et journaliste de métier, elle dirige non sans langueur le cénacle des journalistes du Sud-Est, une structure qu’elle a fondée en novembre 2023.
Tenant en compte de l’existence de cette structure originale et importante, elle clame sans ambages : «Le Cénacle des journalistes du Sud-est ne se limite pas à un simple regroupement de journalistes, c’est un espace de réflexion, d’émancipation et de lutte contre les obstacles qui gangrènent la profession. Sa portée révolutionnaire réside dans sa capacité à rééquilibrer les rapports de force, à promouvoir un journalisme engagé et responsable. Cette année, nous avons organisé la deuxième édition du cénacle dans l’objectif de diagnostiquer la presse haïtienne et de planifier son avenir.»
Elle continue en affirmant que, malgré les associations mises en place, tant par les patrons de médias que par les journalistes eux-mêmes, la situation reste préoccupante. D’un côté, les professionnels de la presse, souvent sous-payés, ne respectent pas toujours les règles d’éthique et de l’autre côté, l’inflation ainsi que la situation politique fragilisent davantage les travailleurs de ce secteur. À cela s’ajoutent les conditions de travail précaire, les revenus dérisoires et les formations insuffisantes.
Il faut souligner que Danise a fait ses études primaires chez les Sœurs salésiennes à Jacmel. Elle s’est rendue à l’institution Madeleine Morano (IMM) pour ses études secondaires et à l’institution Nossirhel Lhérisson (INL). Après son baccalauréat en 2016, elle intègre L’Université publique du Sud-Est à Jacmel (UPSEJ) pour étudier les sciences comptables. En 2017, elle entame une étude en communication et journalisme à l’Institut de communication et de journalisme (ICJ), où elle obtient un diplôme. En 2021, elle rejoint l’Institut de gestion de gouvernance et des études politiques (IGGEP) pour une spécialisation en gouvernance locale. Cette année, elle fait un master à l’Institut universitaire des sciences (IUS).
En 2022, elle remporte le 2ᵉ prix du concours de reportage sur l’eau organisé par Helvetas Haïti et l’Association des journalistes du Sud-Est (AJSE), ainsi que le 3ᵉ prix du concours de reportage sur les droits humains organisé par l’Association des journalistes reporters d’images du Sud-Est (AJRIS). En 2023, elle obtient le 2ᵉ prix de la 3ᵉ édition du prix Dr Lespérance, organisé par le Réseau haïtien des journalistes en santé (RHJS).
Danise Davide Lejustale a également reçu des distinctions honorifiques comme une plaque d’honneur et mérite décernée par l’IGGEP pour avoir créé le Cénacle des journalistes du Sud-est et pour ses travaux remarquables visant à redynamiser et moderniser la presse haïtienne. Le staff de GAFEKA lui a décerné une plaque pour sa collaboration exemplaire et son dévouement à la presse haïtienne. Une autre lui a été également délivrée par la Direction départementale du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales pour sa contribution à la sensibilisation et à la diffusion d’informations dans le domaine de la protection civile.
Il est important de rappeler qu’elle a travaillé, en 2018, dans la radio Tweet FM comme journaliste et co-animatrice de l’émission Ekilib. En décembre 2019, elle a intégré la Radio Télé Métronome comme stagiaire. Depuis lors, elle offre ses services comme journaliste au sein de cette station, où elle présente les éditions de nouvelles, les bulletins d’informations et réalise des reportages.
«Je ne travaille pas seulement pour la radio Télé Métronome. Je suis également correspondante pour le journal Le Nouvelliste et le journal américain Haitian Times. J’ai collaboré avec la Radio Cosmos à Port-au-Prince et la Radio Vibration Inter à Saint-Marc. En dehors des médias, j’assume des responsabilités dans d’autres institutions en tant que responsable de communication, notamment pour l’Institut de gestion de gouvernance et des études politiques, le Conseil national de symposium sur la gouvernance et le parti Élan démocratique pour la majorité,» nous rappelle-t-elle.
Son implication dans le domaine du journalisme en créant le Cénacle des journalistes du Sud-est et dans la gouvernance locale montre qu’elle est sensible aux questions sociales importantes, ce qui inclut les droits des femmes. Son message pour les Haïtiens ne changera nullement : «À tous ceux qui minimisent le métier de journaliste, je voudrais vous rappeler que le journalisme est bien plus qu’un simple emploi, c’est une mission essentielle pour le bon fonctionnement de toute société démocratique. Les journalistes sont les gardiens de l’information, des droits des citoyens et de la vérité. Derrière chaque reportage, il y a un travail exigeant, souvent réalisé dans des conditions difficiles, voire périlleuses. Le journalisme mérite donc non seulement du respect, mais aussi du soutien, car il est l’un des piliers fondamentaux de toute société éclairée», conclut-Danise.
Romy Jean Francois
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