L’un des piliers d’un film, ce sont ses interprètes. Ou mieux, on peut dire qu’un bon film puise son efficacité dans la qualité du jeu des acteurs. La façon dont ceux-ci (les acteurs) donnent vie à ce film. Freda de Gessica Geneus ne fait pas exception à la règle. En effet, les critiques françaises et africaines (principalement au FESCPACO 2021 ou le film a remporté l’étalon d’Argent) n’ont pas cessé d’encenser le film et surtout la superbe prestation des acteurs surtout les femmes de ce film comme Néhémie Bastien, Fabiola Remy, Djanaina François ou encore Gaëlle Bien-aimé.
Freda, œuvre de Gessica Geneus, est avant tout un film de femme qui raconte par-dessus tout, les vicissitudes des femmes haïtiennes dans un pays machiste où elles sont traitées en tant que sexe faible. Ce film raconte aussi l’histoire du frère de Freda, de son petit ami ou encore de l’amant de sa sœur.
Cantave Kerven de son nom d’artiste Cantave K, un habitué de la comédie, a fait ses premiers pas derrière la caméra de la réalisatrice de Douvan Jou ka leve; film dans lequel il a interprété le rôle de Moise. Après cette expérience, Cantave K, un acteur remarquable dans Freda, entre officiellement dans le registre dramatique, un registre qu’il n’est pas prêt de laisser.
Freda, chaudement ovationné à Cannes, est dans sa troisième semaine d’exploitation dans les salles obscures en France. La rédaction de Mag Haïti a décidé d’interviewer Cantave K, un acteur avec un avenir prometteur qui nous a parlé de sa passion pour la comédie et de la façon dont il voit son avenir en tant que comédien.
Mag Haiti : Décririez-vous le cinéma comme une passion d’enfance ?
Cantave K : Ce n’était pas vraiment mon rêve lorsque j’étais enfant. Je ne me voyais pas comme un acteur. Comme la plupart des enfants de mon âge, je rêvais d’être docteur ou avocat. Je ne savais même pas que le cinéma pouvait devenir un gagne-pain.
MH : Comment s’est déroulé le casting de Freda ? Étiez-vous le premier choix pour le rôle de Moise ?
CK : C’était très bien. C’est la réalisatrice elle-même qui m’avait dit que j’avais le rôle. Je me souviens de ce jour. J’étais en train de faire un sketch, elle m’a approché et elle m’a fait savoir qu’elle avait un rôle pour moi dans son prochain film. J’étais abasourdi. J’avais dit oui sans rien connaître sur mon personnage. Est-ce que c’est moi qui étais dans le premier choix ? Ça, je ne saurais le dire.
MH : Selon vous, est-ce qu’il est important d’avoir plus de femmes derrière la caméra ?
CK : Selon moi, je pense que oui. Comme tous les autres métiers, la femme a sa place dans la réalisation.
MH : Si vous aviez le pouvoir de choisir le prochain rôle dans votre prochain film, quel genre de rôle choisiriez-vous ?
CK : Si c’est moi qui choisirais mon prochain rôle, je voudrais savoir avant tout l’idée du film, des personnages, de l’histoire de ce film. Mais je pense que je suis prêt à endosser des personnages principaux dans les prochains films qu’on voudra bien me proposer.
MH : Selon vous, le cinéma haïtien est mort ?
CK : non, je ne le pense pas. Freda en est la preuve vivante. Un film qui apporte l’histoire d’Haïti à travers le monde.
MH : Qu’est-ce qui selon vous pourrait booster le cinéma haïtien ?
CK : Je pense que l’industrie du cinéma est une industrie qui a besoin d’argent, d’investissement et de valorisation.
MH : Le film Freda est dans sa troisième semaine d’exploitation, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
CK : C’est une fierté pour moi, de voir un film présent à Cannes faire son petit bonhomme de chemin en France et en Afrique. Cela veut dire beaucoup de chose pour moi. C’était vraiment difficile de faire ce film. C’est un honneur pour moi.
MH : Qu’est-ce qui te motive le plus dans un scénario ?
CK : Ce qui me motive dans un scenario, c’est son idée. Savoir de quoi ça parle, ce que ça veut montrer au spectateur.
MH : Est-ce que Gessica Geneus vous a contacté pour son prochain film ?
CK : Je ne peux pas répondre à cette question pour l’instant.
MH : Avez-vous pu rencontrer des producteurs lorsque vous étiez à Cannes ?
CK : À Cannes, j’ai eu l’immense privilège de rencontrer beaucoup de personnes et nous avons échangé sur ma carrière humoristique. Je voulais savoir comment était le marché du stand-up dans le monde francophone. En rencontrant toutes personnes, j’ai donc recueilli beaucoup d’information parce que je veux percer dans le marché francophone.
MH : Vous avez appris quoi de l’expérience cannoise ?
CK : L’expérience de Cannes m’a appris beaucoup de choses. La première chose qui a attiré mon attention était la condition de vie des habitants de cette ville et je n’arrêtais pas de faire la comparaison avec la condition de vie mes compatriotes. Concernant le festival en lui-même, je m’intéressais beaucoup à l’organisation de ce grand évènement.
L’expérience Cannoise m’a appris que quel que soit votre pays d’origine vous avec votre place aux côtés des grands.
Propos receuillis par Carlens Laguerre
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