Avec deux personnages principaux pour la mise en scène, la réalisatrice dominicaine Johanné Goméz Terrero a peint réalité des campeurs de l’abri provisoire qui était au Parc Sainte Thérèse, à Pétion-Ville il y a de cela 13 ans. Ce film titré “Bajo Las Carpas”, cache bien des surprises pour les mordus de cinéma.
Au tout début, la réalisatrice dominicaine a expliqué au grand public qui était présent hier mardi 24 janvier 2023 à Yanvalou restaurant, que le deuxième personnage qui est un enfant orphelin de père et de mère, n’était pas dans le projet. Cependant, celui qui est prénommé Jimmy a marqué le film par son envie de décrire sa propre réalité avec un caractère fort, et une caméra qu’il a eu grâce à la générosité des différents journalistes qui les a sollicités (au camp) pour plusieurs travails avant celui du cinématographe dominicaine.
Par ailleurs, on a pu découvrir le personnage principal, Deslourdes qui enseignait les enfants malgré tout le contexte d’après le séisme meurtrier qui a fait plus de 280 000 morts, 300 000 blessés et 1,3 million de sans-abris. Ne voulant pas rester sans rien faire, elle a décidé de continuer avec son boulot de directrice d’école en défendant que la liberté se trouve dans le travail.
Les scènes montraient en diaporama les relations qui ont été développées entre les campeurs au sein du Parc, le mal-être des gens avec les tentes qui ne supportaient ni le soleil, ni l’eau de pluie, mais qui ont su continuer à vivre, à apprécier la vie telle qu’elle se présentait comme l’histoire le ressortait pour Deslourdes et Jimmy.
Interrogé sur le pourquoi du film à un moment où la relation entre Haïti et la République Dominicaine est tendue, le directeur artistique de l’Association Culturelle Sol Scène (ACSS), Daphné Menard a soutenu que ce choix peut contribuer à améliorer la relation des deux pays. Il a également expliqué qu’il ne s’agissait pas du contexte, mais de rester fidèle à travers des rencontres, entre des artistes haitiano-dominicains et leur découverte.
De son côté, la Dj dominicaine Maldita Vaïna s’est penchée sur la question migratoire dans son pays. Selon ce qu’elle nous a raconté, c’est un processus qui est illégal qui apporte beaucoup de peine chez elle, tout en constatant que les Dominicains n’ont pas conscience qu’ils ont une appartenance avec la race noire. Avec toute une campagne de désinformation, puisqu’en tant que noire, elle a souvent été la cible des autorités migratoires qui la demande à chaque fois si elle est haïtienne à cause de sa couleur de peau.
Un sentiment de satisfaction
Pour la réalisatrice dominicaine Johanné Goméz Terrero, ce sentiment de satisfaction, elle ne l’a pas trouvé parce qu’elle a réalisé le film. Elle explique qu’à travers ce documentaire, sa curiosité l’a poussée à creuser plus sur ce dont Haïti et la République Dominicaine ont en commun. D’après elle, les deux pays ont beaucoup de choses qui les lient et c’est ce qui l’a marqué dans sa quête de compréhension avec “anba tant“(Bajo las Carpas).
Toujours est-il, ce documentaire a été présenté à Port-au-Prince, dans le cadre des “rencontres de création Haitiano-Dominicaine“. Une activité qui a marqué la 2ème étape de la deuxième édition baptisée “Anacaona : Femme et Résistance” un dispositif de l’Association Culturelle Sol Scène (ACSS).
Achille Marie Mika
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